Grâce à l'énorme et assidu travail des pionniers français en la matière, l'arbre finit par retrouver petit à petit sa place dans le paysage agricole français. Chiffres à l'appui du bien fondé d'une association arbres et cultures, les partisans de l'agroforesterie à la française poussent les portes et portent la bonne parole jusqu'aux instances européennes. Résultat : un article 44 au PDR* européen (en 2007) qui prévoit le soutien aux installations agroforestieres et une mesure 222 du PDRH** qui suit un peu après (2009). Certes les conditionnalités sont encore nombreuses (densité, origine des plants..) mais la porte est entre-ouverte et l'orientation affichée d'un tournant "agroécologique" vient appuyer cette dynamique.
Malgré tout le modèle proposé est encore limité par le contexte même de son origine et de son possible champ d'application (agriculture mécanisée notamment). On est très loin de la diversité des associations décrites par les pionniers de l'agroforesterie dans les années 80. Véritable défi pour le chercheur que de pouvoir estimer l'efficacité de ces divers et nombreux systèmes agroforestiers présents dans le monde, avec leur complexité et la richesse des pratiques qui y sont associées.
Peut être alors peut-on penser qu'une autre voie se dégage complémentaire de celle nécessaire de l’expérimentation et de sa validation scientifique, à savoir la diffusion et l'essai de pratiques innovantes sur le terrain par les acteurs ruraux.
Une autre matière d'étude alors pas seulement pour l'agronome mais aussi pour l'écologue, l'ethnobotaniste, le forestier....A suivre...
* Plan de Développement Rural
**Plan de Développement Rural Hexagonal