Luuch a deux sens en maya. L'un désigne la jicara, petite calebasse servant de récipient et le plus souvent de bol où il est de coutume de servir l'eau à l'étranger que l'on accueille mais cela signifie aussi embrasser, sensuellement comme le font deux amants. Carlos et Maria en me précisant cela s'échangent un sourire complice et rient. Le mot finit de me plaire, comme cet étrange arbre qui m'avait déjà conquis dès notre première rencontre dans ce village maya où je le voyais pousser au milieu de ruines improbables, anciens vestiges coloniaux reconvertis en jardins de case. Les restes de colonnades et portiques arrogantes tranchaient avec la douceur des maisons mayas, au toit de palme et aux murs en bois.
L'arbre n'est pas très grand (de 3 à 8 m de hauteur) et porte de lourds et volumineux fruits dont il faut extraire laborieusement le contenu pour préparer la calebasse. Le travail est long et assez pénible. L'espèce (Crescentia cujete)appartient à la famille des bignoniacées dont en Europe nous connaissons une représentante ornementale : la Bignone. L'arbre est traditionnellement commun dans les jardins mayas caractérisés par une grande diversité d'espèces utiles regroupées autour des habitations.
Mais son usage a tendance actuellement à céder la place aux récipients plus « modernes » en plastique notamment, et plus faciles à obtenir. L'atole*perd alors un peu de son goût chaud et invitant, servi dans l'intimité de la cuisine, avant de partir à la milpa (champ), avant le lever du soleil, et on se laisse alors aller à quelques pensées nostalgiques comme un vieil amant...
Pour aller plus loin :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Calebassier
Une coopérative artisanale : UbelilekKaxtik Kuxtal
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Belilek Kaxtik Kuxtal"*
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