Son goût est dit-on incomparable. Rien à voir avec celle élaborée à base de yuca (manioc). On la prépare lors de la saison de fructification de ce palmier. C'est l'occasion d'une grande fête chez les indiens shuars. Pourtant à première vue, le tronc de ce palmier natif des piémonts amazonien, hérissé de grandes et noires épines n'invite pas vraiment à la convivialité. C'est cependant un palmier très souvent « adopté » par les colons et il est très fréquent de trouver un pied ou deux de chonta à proximité de la maison. Le fruit est très riche en amidon et constitue pour de nombreux habitants de ces régions pendant les 3 à 6 mois de fructification l'essentiel de l'apport en féculents. Le Bactris gasipaes a aussi l'énorme avantage de ne pas être trop exigeant quant à la qualité des sols et de pouvoir se contenter d'anciennes zones de cultures ou de pâturages. Mais pour les indiens shuars, c'est surtout une plante essentielle dont la saison de fructification marque le début d'un nouveau cycle d'abondance qu'on se doit de célébrer.
Pour aller plus loin :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bactris_gasipaes
http://andes-fieldschool.org/Andes_and_Amazon_Field_School/Chonta_thorns.html
La nature domestique de Philippe Descola
*Le nom de chicha, (ak'a) désigne en quechua, une boisson andine que l'on trouve notamment en Équateur, Pérou, Bolivie, Venezuela, et en Colombie. Dans ces régions elle est préparée le plus souvent à base de maïs, et d'arachide (mani). Dans la partie amazonienne d'Equateur la chicha se prépare avec du manioc (yuca).