Il y a des rencontres comme çà qui marquent notre vie. Cela peut être un livre. C'est le cas ici. Je me souviens encore du moment où mon patron, sur le chemin du retour, satisfaisant ma curiosité naturelle me tend le bouquin qu'il avait fini de lire. Je ne lui ai jamais rendu. Je le garde jalousement dans ma bibliothèque. Je pense qu'il y a prescription maintenant et qu'il ne m'en voudrait pas s'il savait ce qui l'a permis.
La couverture était bleue avec une gravure d'époque qui invitait au voyage tout autant que le titre : Le pêcheur d'orchidées. L'histoire même de la naissance du livre touche et invite à la lecture, une malle oubliée, redécouverte au fond d'un couloir obscur de l'académie de médecine de Buenos Aires renfermant « toutes les archives d'Aimé Bonpland ».
Car c'est une biographie, celle d'Aimé Bonpland, médecin charentais et passionné de botanique, explorateur des Amériques à qui l'on doit en partie la découverte et le recensement de nombre considérable d'espèces botaniques du continent américain (6000).
Bien que sa vie fut un fabuleux roman, on connait surtout son fameux collègue et compagnon d'expédition Alexandre Humbolt qui eut la sagesse opportune de publier et fréquenter plus assidument les salons savants et faire valoir ainsi ses fabuleuses découvertes. Le livre raconte habilement le destin extraordinaire de cet autre héros de l'aventure d'Humbolt.
Mais c'est surtout l'histoire de cet homme avec les indiens guarani et de cette plante aujourd'hui connue du Brésil au Chili, le mate (Ilex paraguariensis) qui me fascina et posa ce germe, cette idée tenace que des destinées humaines, personnelles ou collectives, sont souvent liées à ces plantes juste « sorties du bois », à peine domestiquées ou non.
Pour en savoir plus :
Aimé Bonpland (article Wickipédia)
L'histoire des manuscrits oubliés
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