C'est d'abord un souvenir de gosse, et de gouter improvisé avec ces drôles d'arbres du jardin (jujubier*, néflier, figuier, pin parasol..). Surement quelque chose qui a laissé des traces et fortement influencé plus tard mon intérêt professionnel pour ce type de produits. Comme on dit chez moi avec la jujube, on a un peu le « goût du peu », tellement la pulpe est maigre entre ce noyau dur et cette peau coriace. Mais la saveur est inoubliable, une friandise sur arbre, acide et sucrée et très aromatique. Un régal !
Bien plus tard je retrouverais ces fruits sur un marché africain. Pas exactement les mêmes bien sur un peu plus petits et plus clairs. J'avais d'ailleurs du mal à faire le rapprochement et à découvrir que là bas aussi d'autres gamins avaient eu les mêmes plaisirs gustatifs. Mais au Sénégal comme dans toute la zone sahélienne, le Ziziphus mauritiana, a un rôle bien plus important que celui de simple magasin à bonbons naturels. Son bois dur et résistant est utilisé pour la confection d'outils, son feuillage sert de fourrage, ses branches épineuses de protection contre les dents du bétail pour le jeunes plants ou les champs, soit en haies vives associé à d'autres espèces, ou en haies sèches. Il est souvent « favorisé » par les agriculteurs en association avec d'autres espèces pour la confection de ces haies (RNA). Le fruit est très riche en vitamine C et complémente utilement la ration journalière. Il a également des usages médicinaux. Son abondance, sa rusticité, son importance dans les systèmes agrosylvopastoraux et ses qualités nutritionnelles confèrent à l'espèce un potentiel de développement important qui reste à valoriser.
Pour aller plus loin :
La fiche SAFORGEN sur le Ziziphus mauritiana
Une monographie parue dans BFT
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* Jujubier commun : Ziziphus ziziphus
Photo : Fruits de Ziziphus mauritiana - Auteur : Anne Bergeret