On a souvent tendance à l'oublier mais de très nombreuses plantes que nous consommons aujourd'hui sont à l'origine forestières : igname,
manioc, cacao, vanille,...pour ne citer qu'elles. Au tout début seulement favorisés par les hommes, on les a rapproché progressivement de l'espace domestique, dans les jardins, à proximité des
maisons, et dans les champs. L'apparence des formes cultivées et leurs caractéristiques taxonomiques peut laisser sceptique la majorité d'entre nous sur leur vraie origine parfois très ancienne.
Pourtant dans certaines agricultures traditionnelles, ce lien est encore gardé symboliquement. Par exemple chez les indiens shuars, le lien qui unit la gardienne des jardins, Nunkui avec l'esprit
de la forêt, Shakaim, rappelle combien ces deux espaces l'un domestique, l'autre sauvage et les plantes et animaux qui le composent, sont liés.
Beaucoup plus près de nous, sur les coteaux arides et caillouteux des Corbières, il est difficile d'imaginer que cette plante au corps tortueux, avait à l'origine une forme volubile et était une liane exubérante dont le nom ne laisse aucune équivoque sur son origine.
Mais il faudrait bien plus que quelques lignes pour évoquer un tel sujet, origine de tant de controverses sur un certain paradigme et une conception du domestique et du sauvage qui influence aussi fortement notre lien à la forêt et notre manière de cultiver nos champs.
Car même sorties du bois ces espèces nous rappellent des origines bien anciennes qui dérangent souvent la perception de notre propre nature....(à suivre)
Pour aller plus loin :